METEOSAT |
|
On considère uniquement ce phénomène comme une catastrophe climatique car il entraîne une famine, alors qu'il ne détruit rien directement..
A l'origine, El Niño, est un courant marin chaud qui réchauffe
les eaux du littoral du Chili et du Pérou. Les eaux froides (de
18 à 20°C) sont remplacées par des eaux beaucoup plus
chaudes de 26°C environ. Ce réchauffement des eaux tue dans
un premier temps, tous les poissons, ce qui entraine de nombreuses famines
dans les pays littoraux vivant essentiellement de la pêche; Puis
dans un second temps, le phénomène est la cause d'un bouleversement
climatique entraînant une grande sécheresse dans le nord de
l'Amérique du Sud et en particulier au Brésil. Parallèlement
à cette sécherresse, des pluies diluviennes s'abattent sur
la côte ouest d'Amérique du sud.
Les habitants appellent ce phénomène El Niño (l'enfant
Jésus) à cause de son apparition aux environs de Noël.
Le phénomène El Niño fait encore l'objet de nombreuses
recherches dans le but de découvrir les causes de ce phénomène
marin: Certains scientifiques parlent de la responsabilité des taches
solaires, d'autres de l'effet de serre.
Ce phénomène fut mise à jour par un certain WALKER
qui observa d'importantes variations de courants marins. Le premier signe
d'apparition du phénomène est un renforcement considérable
des vents de sud est. Ces vents entraînent une accumulation d'eaux
chaudes dans le pacifique ouest. Une élévation du niveau
des eaux se fait alors sentir. Mais dès que les vents faiblissent
les eaux « chaudes » les eaux du Pacifique ouest envahissent
celle du pacifique est, c'est alors le début du phénomène
El Niño. Sa durée est en général d'environ
18 mois.
Les 18 mois passés des eaux froides se propagent vers l'ouest,
c'est alors la fin du phénomène. Les eaux chaudes favorisent
l'évaporation ce qui entraînera des pluies diluviennes et
des sécheresses sur tout le continent sud Africain et même
sur l'Australie.
Depuis la fin du siècle dernier, le phénomène
s'est produit une quinzaine de fois entraînant plusieurs dizaines
de milliers de mort. Le phénomène El Niño a été
très important en 1982-1983 où il a causé des dommages
considérables (13 milliards de dollars!) rien que pour le Pérou
et l'Equateur.
Le phénomène El Niño est d'ampleur mondiale modifiant
la répartition des précipitations sur toutes la surface du
globe.
Ainsi, tous les trois ou quatre ans, une masse d'eau chaude, grande
comme les Etats-Unis se déplace d'ouest en est au niveau de l'équateur
en direction de l'Amérique latine, empêchant la remontée
des eaux froides profondes le long des cotes, ce qui a pour effet de tuer
des bancs d'anchois dont vivent bon nombres de pêcheurs Péruviens.
El Niño étend son inflence par voix de conséquence
a d'autres secteurs géographiques en bouleversant les précipitations
sur certaines zones du globe: pluies diluviennes dans des zones sèches
comme le Perou et sécheresses catastrophiques dans des régions
au climat humide: Asie du sud Est, Philippines et nord de l'Australie.
L'influence d'El Niño sur les climats des pays du nord du globe
n'est que très limitée et se limite à une fluctuation
plus ou moins discrète des précipitations.
Le phénomène El Niño fait partie d'un système
de flucuations climatiques global dénommé ENSO (El Niño
Southern Oscilation): un modèle de prévisons récent
élaboré par le scientifique Francais Joel Picaut précise
les mécanismes de bases de l'ENSO, qui entraine le phénomène
El Niño. Selon ce modèle qui semble aujourd'hui le plus réaliste,
un grand réservoir d'eau chaude instalée à 180 degrés
au niveau de l'équateur se déplace vers l'est sur une distance
de 3000 km, sous l'action conjuguée de vents d'ouest et de courants
de surface. Les vents génèrent à l'interface des eaux
chaudes de surface et des eaux froides profondes, entre -50 et -15 mètres,
un train d'ondes équatoriales qui se propage vers l'amérique
latine à la vitesse de de 250 km par jour. Au bout de trois mois,
lorsqu'elles arrivent près des cotes occidentales, ces ondes empêchent
la remontée des eaux froides riches en poissons. C'est El Niño.
Puis, une partie de ces ondes ricoche sur la côte est de l'Amérique
du sud, alors qu'une autre repart dans l'autre sens, à l'ouest.
Avec les courants marins, ces paquets d'ondes repartent à une vitesse
moyenne de 100 Km par jour; puis ils arrêtent leur progression au
bout d'un an, repoussant le réservoir d'eau chaude jusqu'à
son point de départ. Les eaux froides peuvent alors remonter de
nouveau le long des côtes du Pérou et du Chili. Cette période
froide est appelée la Ninã. Ces périodes d'oscillation
se succèdent globalement avec un intervalle de quarante mois.
Le projet mondial TOGA (Tropical Ocean and Global Atmosphere) rassemble
depuis dix ans plus de deux mille scientifiques appartenant à une
vingtaine de pays. Gràce à ce projet, des mesures sont continuellement
éffectuées dans le but d'essayer de prévoir et d'annoncer
El Niño: L'océan Pacifique a ainsi été
équipé de sondes, de bouées mouillées au fond
de l'eau... Dans les airs, les chercheurs se sont aidés des sattelites
météorologiques et en particulier du satellite
Francais Topex-Poséidon capable de percevoir la dénivélation
des eaux océaniques à 2 cm près.
Les acquis scientifiques obtenus par les dix ans d'observation de TOGA
permettent maintenant de prévoir El Niño avec six mois
à un an d'avance.
Se protéger d'un phénomène comme El Niño est impossible. On peut seulement installer des systèmes d'irrigation pour parer toute sécheresse, mais les agriculteurs des régions concernées ne le peuvent pas financièrement!
En ce début d'année 1998, El Niño est en pleine crise avec toute les conséquences dramatiques qu'il entraine. Il est toutefois très difficile de prévoir son intensité. D'après les études de la NOAA , l'intensité des courants marins aparus au large de la cote ouest Américaine est semblable à celle relevé en 1982-1983. Certain spécialistes affirment donc que le phénomène pourait être d'une ampleur très importante, voir même le plus ravageur de la décennie, causant de nombreux dégats, en particulier en Amérique du sud.