L'histoire de l'eau
L'histoire du service de l'eau en France
En 1850,
la distribution d'eau à domicile à Paris est encore inexistante
et dans les grandes villes jusqu'en 1880. Des fontaines publiques à
poussoir apparaissent à cette date, ainsi que des robinets d'eau
dans certaines cours d'immeubles.
En 1854,
le Baron Haussmann, préfet de la Seine, se prononce pour
le recours à des eaux de sources captées à des dizaines
de kilomètres de Paris : la ville manque d'eau, Hausmann se montre
très dubitatif quant à la fiabilité de l'eau de la
Seine (qui constitue alors la principale source d'alimentation en eau)
et les techniques de traitement des eaux de surface ne donnent pas encore
vraiment satisfaction. Surtout, on part à l'époque du principe
que les eaux souterraines sont, par définition, d'une pureté
irréprochable. Avec l'aide de l'ingénieur Belgrand, Hausmann
recherche des sources souterraines, parfois lointaines. C'est le signal
de départ des grands travaux de dérivation de la Dhuis (1865),
de la Vanne (1875), de l'Avre (1898), etc, la conquête de nouvelles
ressources souterraines étant régulièrement rendue
indispensable par le développement de la population parisienne et
des activités humaines (industrielles, notamment). Ce recours aux
ressources souterraines devient le dogme français jusqu'à
la fin du siècle et les premières villes françaises
qui se dotent de réseaux d'adduction d'eau s'approvisionnent en
eaux "de sources".
Parallèlement,
Haussmann et Belgrand modernisent les réseaux d'eau de Paris, afin
de permettre les dessertes particulières. L'assainissement des eaux
usées est également une préoccupation importante d'Haussmann
et Belgrand : les réseaux d'égouts sont développés
et les travaux de Belgrand permettent d'évacuer les eaux sales des
parisiens dans la Seine, loin des points de captage d'eau, au nord-ouest
de Paris. Face aux protestations des riverains situés en aval, on
créa des champs d'épandage qui permirent de filtrer ces eaux
sales.
Mais la
mise en œuvre de systèmes d'adduction d'eau est très coûteuse
et pas forcément à la portée de toutes les communes.
Les pouvoirs publics de l'époque décident donc d'instituer
le système des concessions à des sociétés privées.
C'est à cette époque que naît l'industrie française
de l'eau, différentes sociétés privées étant
créées pour développer la distribution d'eau sur le
territoire : la Compagnie Générale des Eaux en 1853, la Société
Lyonnaise des Eaux et de l'Eclairage en 1880.
A la fin
du XIXème siècle, la capitale est toutefois de nouveau confrontée
au manque d'eau, phénomène qui touche une bonne part des
grandes agglomérations françaises. Tant et si bien qu'en
1896, le conseil municipal de Paris décide d'utiliser, en appoint
des eaux souterraines, de l'eau de surface filtrée lorsque cela
est nécessaire.
L'histoire
du traitement de l'eau potable va dès lors s'accélérer,
sous l'effet conjugué des besoins de plus en plus importants et,
surtout, des progrès de la bactériologie.
Cet essor
des réseaux de distribution d'eau et d'assainissement va de pair
avec la montée en puissance des politiques d'hygiène du pays
et, par voie de conséquence, avec une amélioration sensible
de la santé publique.