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Dans cette page
sur les déserts, vous trouverez les chapitres suivants :
Le désert
est une région inhabitée ou à très faible taux
d'occupation humaine à cause de son aridité. Les étendues
polaires et les hautes montagnes sont désertes, et non pas désertiques.
La superficie totale des
régions arides et hyperarides du globe est d'environ 25 millions
de km2.
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Les
conditions climatiques
Il n'y a pas de climats
désertiques, mais une dégradation désertique des climats
par l'aridité. Les climats dits désertiques ont le même
régime saisonnier de précipitations que les climats voisins.
L'aridité résulte de l'interférence de nombreux facteurs
:
- La faiblesse, voire l'inexistence,
des précipitations : de 0,5 mm à 250 ou 300 mm par an, selon
le cas.
- La forte chaleur : de 30
à 40°C, le jour, au moins en été.
- La fréquence du
vent : en général en milieu de journée.
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De tout cela résulte
une très forte évaporation : potentiellement, plusieurs mètres
d'eau par an. On exprime en général cette aridité
par l'indice xérothermique de Gaussen qui, combinant les facteurs
ci-dessus énumérés, exprime le nombre de jours biologiquement
secs dans une année :
-
- indice 0, pas de jour sec,
-
- indice 365, tous les jours
sont secs.
Aussi peut-on classer les climats
selon cet indice :
Inférieur
à 100 : |
Le
climat est humide ou subhumide ; des réserves d'eau se trouvent
dans le sol (exemple : Alger, 75). |
De
101 à 290 : |
Le climat est semi-aride,
les réserves d'eau sont temporaires dans le sol (exemple
: le chott El-Hodna, 220).
|
De
291 à 350 : |
Le
climat est aride, les réserves d'eau sont épisodiques (exemple
: Laghouat, 300). |
De
351 à 365 : |
Le
climat est hyperaride, il n'y a pas de réserves d'eau (exemple :
Reggane, 360). |
De plus, cette aridité
varie d'une année à l'autre, car les précipitations
sont extrêmement irrégulières ; elles varient souvent
de 75 % d'une année à l'autre. Arica, au Chili, a reçu
100 mm une certaine année et rien ensuite, pendant dix-neuf ans.
Cette imprévisibilité
des précipitations caractérise, peut-être mieux encore
que la faiblesse des moyennes annuelles, la dégradation désertique.
L'effet sur l'hydrographie
de cette irrégularité des pluies est spectaculaire. Entre
les rares averses, les "cours d'eau", les oueds, sont des rubans de sable
jalonnés de quelque végétation. Vienne une averse,
et l'eau s'y concentre sous forme d'une onde de crue brutale, qui s'atténue
et disparaît au bout de quelques kilomètres (endoréisme),
évaporée autant qu'infiltrée.
En milieu semi-aride, les
averses sont moins rares, mais plus violentes, et, comme il y a davantage
d'habitants, leur irrégularité est plus durement ressentie.
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La topographie des
déserts montre pourtant d'innombrables preuves d'un important travail
de l'eau : il s'agit tantôt de formes d'érosion (vallées,
méandres, gorges), tantôt de formes d'accumulation (cônes
de déjection, terrasses caillouteuses ou limoneuses).
Le travail du froid explique,
d'autre part, la présence de coulées de blocs ou de cirques
glaciaires ; celui du vent, l'existence de vieilles dunes roses et de dépressions
fermées. Tous ces modelés sont des héritages des périodes
glaciaires et interglaciaires du quaternaire, fidèlement illustrées
d'ailleurs par les poissons, les girafes ou les hippopotames gravés
sur les rochers par les hommes préhistoriques.
Sur ce musée de vieilles
formes, se superposent les effets de la morphogenèse désertiques
actuelle. L'évolution des formes du relief est surtout due à
l'érosion. En raison des variations de température ou du
gonflement des poussières salées, les roches peuvent se désagréger.
Le vent nettoie les tables rocheuses, dites en Afrique centrale "hamadas",
ou les cailloux des terrasses, devenues des regs.
Quand le vent arrache ainsi
des matériaux, on parle de déflation éolienne, mais
la dérive des grains durs entraînés par le vent a également
une action : la corrasion éolienne, qui "sable" les rochers. Quand
le vent s'affaiblit, les dunes sableuses de diverses formes, souvent accumulées
en massifs, les ergs, se construisent par dépôt.
Coulant, très rarement,
empêtrés dans les sables, les oueds n'exportent aucun matériau
: la périphérie des déserts ne reçoit que des
poussières, et l'érosion désertique, apparemment spectaculaire,
est inefficace.
Les sols sont pauvres en
raison de l'aridité : avec peu de litière et peu de micro-organismes,
on ne peut avoir que peu d'humus. Inversement, la concentration des
sels due à l'endoréisme
et l'évaporation due à la sécheresse produisent
des croûtes diverses, grisâtres ou blanchâtres ; les
dépressions humides, quant à elles, ont de bons sols noirs.
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Les plantes des
déserts ont souvent une origine extra-désertique du fait
des fluctuations climatiques du quaternaire. Celles qui ont résisté
à l'ultime désertification sont peu nombreuses. Un grand
nombre d'espèces sont éphémères ; il en est
de même des espèces animales. Elles prolifèrent pendant
les courtes périodes favorables ; les insectes, les crustacés
d'eau douce, subsistent grâce à leur œufs très résistants,
et les plantes à fleurs, grâce à leurs graines. La
vie active reprend après une chute de pluie. Les plantes éphémères
bouclent leur cycle de vie en quelques semaines, voire quelques jours.
Le métabolisme des plantes pérennes, du même que celui
des animaux permettent une grande économie d'eau. Chez les végétaux
sclérifiés (à parois cellulaires épaissies),
arbustes, buissons, la solution des vacuoles cellulaires est fortement
concentrée en ions ; chez les plantes grasses (cactées en
Amérique, euphorbes en Afrique), l'eau est piégée
par des mucilages. L'enracinement est très profond, doublé
d'un réseau superficiel qui draine l'humidité des condensations
matinales. Les stomates ne s'ouvrent qu'en dehors des heures de forte insolation.
Les animaux trouvent leur
eau dans leurs aliments. Chez les vertébrés, l'eau est réabsorbée
par les reins ; la transpiration est réduite par l'absence de glandes
sudoripares. Les gastéropodes sécrètent un opercule
; les insectes ont un recouvrement cireux épais et coloré
qui limite l'évaporation. Insectes, araignées, scorpions,
lézards, se protègent de la chaleur en s'abritant sous la
végétation, en s'enfouissant dans des terriers ou sous les
pierres, en réduisant leur activité diurne.
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Ils sont alignés
à l'aplomb de la bande anticyclonale qui, dans chaque hémisphère,
se tient près du tropique : Sahara, Arabie, Sind au nord ; Kalahari
et désert d'Australie au sud (ce dernier avec des crises pluvieuses
exceptionnelles).
En Amérique du Nord,
le désert Mojave est également de ce type. Ce sont des déserts
ensoleillés. Mais, lorsqu'ils jouxtent les océans, l'influence
maritime atténue les écarts de température. De plus,
sur les façades occidentales des continents, ces déserts
côtiers sont longés par des remontées d'eau froide
(les "courants froids"), qui rendent l'atmosphère moite et brumeuse
: Basse-Californie, Chili-Pérou, Mauritanie, Namib. Ces déserts,
enfin, ensoleillés ou brumeux, ont parfois des montagnes, qui sont
autant de havres de fraîcheur.
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Les
déserts topographiques |
Ils doivent leur
aridité, quelle que soit leur latitude, au fait que les vents pluvieux
ne peuvent les atteindre. Ce peut être par l'effet d'un simple obstacle
montagneux, comme pour la froide Patagonie, au pied oriental des Andes,
ou par l'effet de l'éloignement, d'où les déserts
tempérés continentaux d'Asie centrale, comme le désert
de Gobi, avec étés brûlants et hivers glacés.
La continentalité
peut être, à son tour, exacerbée par le compartimentage
topographique de plaine ou de montagne : c'est le cas du Takla Makan (Chine)
et de ses dunes géantes, du Grand Bassin des Etats-Unis avec ses
lacs salés, de la Puna d'Atacama dans les Andes, ou du majestueux
Tibet, à 4000 m d'altitude.
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Elles couvrent environ
14 millions de km2. Ce sont en général des marges, des intermédiaires,
entre les régions arides et subhumides. On distingue plusieurs types
de semi-déserts :
- Les sahels
s'intercalent entre le tropical et l'aride. Les meilleurs exemples, avec
leurs pluies d'été, sont le Sahel africain, le désert
de Thar, la Somalie, le Chihuahua et la marge nord du désert australien.
- Le semi-aride méditerranéen
est une transition entre le méditerranéen vrai et l'aride.
On peut citer la marge sud du Maghreb, la marge nord de la Mésopotamie.
- Un autre type de désert
semi-aride existe, non loin de l'équateur, là où
le compartimentage topographique escamote la pluie : le Grand Rift du Kenya,
les Cariris du Nordeste brésilien.
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Les
régions en voie de désertification |
Les limites des
déserts ne sont pas fixes, car les climats connaissent des changements
d'origine naturelle. Il y a ainsi des périodes d'aridité
durant lesquelles la sécheresse s'accroît, et dont le résultat
est la désertification de certains espaces. Cette évolution
peut être suivie de phases plus humides.
Certaines actions ont été
entreprises pour freiner la désertification ("barrières vertes"
en Algérie et en Chine) et l'on a songé à la création
de "mers intérieures" pour humidifier le climat (Egypte), projets
grandioses mais en réalité démesurément coûteux.
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En dépit
des terribles contraintes du milieu, les hommes sont présents depuis
longtemps dans les déserts, qu'ils ont occupés de manière
ponctuelle. Hors des oasis, la dispersion et l'irrégularité
des ressources végétales ne permettent pas la vie sédentaire.
Par conséquent, seul le nomadisme pastoral est possible, mais il
existe également quelques groupes de chasseurs nomades.
Il y a des nomades aux migrations
apériodiques, où hommes et troupeaux de chameaux parcourent
en permanence le désert à la recherche de pâturages
(Arabie, Sahara).
D'autres nomades ont des
migrations périodiques depuis le désert vers les steppes
subdésertiques ou vers les montagnes (Yémen, Oman, Nord-Sahara).
Ces nomades organisaient aussi le transport par caravanes, en assuraient
la sécurité ou bien se livraient à leur attaque (rezzou).
Ils dominaient également la société sédentaire
paysanne des oasis, où irrigation et agriculture sont possibles
(palmier dattier en combinaison avec les cultures fruitières et
légumières).
Dans les déserts froids,
ce nomadisme prend des formes particulières (élevage de troupeaux
de bovins, de yacks ; utilisation des chevaux au lieu des chameaux ; habitat
de yourtes...).
Les techniques modernes ont
bouleversé cette organisation. La mise en valeur des ressources
minières (or, pétrole, fer...), facilitée par le camion
et l'avion, provoque une occupation nouvelle des déserts avec des
campements miniers, voire de vraies villes, comme Hassi-Messaoud dans le
Sahara algérien. Plus récemment on est passé à
l'exploitation touristique des déserts. Il n'y a plus que quelques
dizaines de millions de nomades, en cours de sédentarisation.
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Afrique |
Sahara |
Le
premier désert du monde, en superficie. Environ 8 millions de km2,
dont 2 millions pour le Sahara algérien |
Kalahari |
A
la fois steppe et désert, il couvre la plus grande partie du Botswana,
le nord de l'Afrique du Sud et les deux tiers de la Namibie. Environ 1,2
millions de km2. |
Amérique
du Nord |
-
- Nevada
-
- Mojave
-
- Gila
|
Situés
dans le sud-ouest des Etats-Unis et le nord du Mexique, ils alternent avec
des steppes, et couvrent plus de 1 million de km2. |
Amérique
du Sud |
Patagonie |
Région
subdésertique, entre les Andes et l'océan Atlantique, couvrant
une grande partie de l'Argentine et l'extrémité méridionale
du Chili. Près de 900000 km2. |
Atacama |
Sur
la côte du Norte Grande chilien, c'est le désert le plus sec
du monde (moins de 12 mm de pluies par an). 215000 km2. |
Asie |
-
- Rub' al Khali (650000 km2)
-
- Nefud Dahy (près de
100000 km2)
|
La
plus grande partie de la Péninsule Arabique est occupée par
des déserts, notamment ces deux là. |
-
- Karakoum (300000 km2)
-
- Kizilkoum (230000 km2)
-
- Le désert de Gobie
(1.1 millions de km2)
|
Une
grande région de déserts et de steppes couvrent tout le nord
de l'Asie russe. |
Le
désert de Thar |
Il
occupe une partie du Pakistan et de l'Inde sur environ 120000 km2. |
-
- Le Grand désert salé
-
- Le désert de Lut
|
Situés
en Iran, ils couvrent environ 400000 km2. On y trouve les dunes les plus
hautes du monde (1200 m en moyenne). |
Australie |
-
- Le Grand Désert de
sable
-
- Le désert de Gibson
-
- Le Grand Désert Victoria
|
Ces
trois déserts se succèdent du nord au sud en Australie-Occidentale
et couvrent 1,9 millions de km2 environ. |
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