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Dans cette
page sur les volcans, vous trouverez les chapitres suivants :
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Qu'est-ce
que la volcanologie ? |
La volcanologie
est la science qui étudie et tente de comprendre l'activité
des volcans afin d'en prévoir les éruptions. Les progrès
récents de cette science ont permis de mieux comprendre l'origine
des magmas, les facteurs déclenchant
les éruptions, ainsi que la dynamique évolutive de celles-ci.
Les laboratoires
qui surveillent certains volcans actifs de la planète sont désormais
capables de décrypter les signes précurseurs des éruptions,
mais les prévisions restent très aléatoires.
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C'est aux anciens
Grecs que l'on doit les premiers essais de rationalisation du phénomène
volcanique. Pour Thalès,
la Terre était un disque flottant sur un océan dont les
tempêtes déclenchaient séismes et éruptions.
Anaximandre invoquait la
rencontre du froid et du chaud comme mécanisme déclencheur.
Platon supposait l'existence
d'un énorme fleuve souterrain, le Pyriphlégéton,
alimentant en permanence les bouches éruptives. Quant à
Aristote, séismes et
éruptions n'étaient pour lui que les spasmes d'un organisme
vivant nommé la Terre. Quelques philosophes sont allés vérifier
sur le terrain la réalité de leurs interprétations,
au péril de leur vie. C'est ainsi qu'Empédocle
s'était fait construire un observatoire au sommet de l'Etna, dans
le cratère duquel il finit par se jeter, désespéré
par l'inefficacité de son travail. Pline
l'Ancien décrivit minutieusement dans son "histoire naturelle"
les éruptions qu'il observait. Il périt lors de celle du
Vésuve de 79 après J-C, en se portant au secours des habitants
de Pompéi et de Stabies.
Il faut ensuite attendre
la Renaissance pour que quelques progrès voient le jour. Deux
grands courants de pensée s'affrontèrent alors. Abraham
Werner pensait que la Terre avait été longtemps recouverte
par un océan au sein duquel toutes les roches se seraient formées
par précipitation, les roches volcaniques (d'origine récente)
n'étant que la conséquence des feux de charbon. A l'opposé,
James Hutton (1726-1797) affirmait qu'au centre de la Terre existait une
zone en fusion, les éruptions n'en étant que la manifestation
extérieure. C'est cette théorie qui fut peu à peu
privilégiée au XIXème siècle, grâce à
de nombreuses découvertes.
Robert
Bunsen réalisa les premiers prélèvements
de gaz volcaniques sur l'Hekla, en Islande, en 1846. Henri
Sainte-Claire-Deville découvrit que la nature et le rapport
des gaz varient au cours d'une éruption. Henry Sorby, s'inspirant
des travaux de William Nicol, effectua les premières observations
de lames minces au microscope polarisant. Enfin, Norman Bowen synthétisa,
pour la première fois, des minéraux en laboratoire.
La volcanologie moderne
a pour but de prévoir les éruptions. Elle se fonde sur
l'observation permanente des volcans actifs. Le premier laboratoire
fut créé par Ferdinand II de Bourbon en 1841 sur le Vésuve.
Thomas Jaggar en implanta un sur le Kilauea en 1912. Il fallut attendre
1953 pour que celui de l'Etna fût édifié, à
l'instigation d'Alfred Rittman et d'Haroun
Tazieff. Il fut ensuite détruit lors d'une éruption.
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La synthèse
des données fournies par différentes études a permis
de caractériser la roche-mère des magmas, la pyrolite, pierre
qui se compose principalement de pyroxène et d'olivine. C'est elle
qui constitue le manteau.
Il n'existe à l'intérieur du globe terrestre que deux
zones présentant des roches en fusion : le noyau externe
(mais, trop profond, il est séparé de la surface par des
roches à l'état solide) et la LVZ (Low Velocity Zone),
étroite bande de roches partiellement fondues qui sépare
la lithosphère
de l'asthénosphère.
Le reste de la planète est à l'état solide, la pyrolite
aussi. Pourquoi celle-ci subit-elle alors une fusion donnant naissance
au magma qui s'épanche en surface ?
L'état physique d'une
roche est déterminé par les valeurs de trois paramètres
:
-
- la température,
toute augmentation conduisant à la fusion,
-
- la pression, toute
baisse conduisant au même résultat,
-
- la présence de fluides,
eau le plus souvent, qui facilitent la fusion à des températures
plus faibles ou à des pressions plus élevées.
Chaque type de volcanisme peut
être associé à une cause locale de fusion du manteau.
Dans les zones de subduction (voir tectonique
des plaques), c'est la présence de fluides emprisonnés
par les sédiments et entraînés en profondeur par la
plaque plongeante. Dans les zones de distension, c'est la baisse de pression
due à l'écartement des plaques. Enfin, pour le volcanisme
intra plaque, dit de point chaud, c'est l'existence d'une température
anormalement élevée sans que l'on en comprenne encore la
cause. Le magma obtenu, appelé magma primaire, n'est jamais plus
que le résultat d'une fusion partielle de la pyrolite.
Quelle est la composition
de ces magmas primaires ? La pyrolite, roche hétérogène,
est composée de différents minéraux n'ayant pas tous
les mêmes propriétés. Certains, appelés magmatophiles,
sont les premiers à fondre ; d'autres n'apparaissent dans la phase
liquide que si la fusion de la roche mère est totale. Ainsi, plus
le taux de fusion est grand, plus la composition du magma se rapproche
de celle de la pyrolite. A l'hétérogénéité
importante dans la composition du manteau s'ajoute la grande variété
de conditions de fusion, provoquant une diversité importante dans
les magmas dès leur formation.
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La
différenciation des magmas |
Les magmas primaires
tendent, lorsqu'ils sont produits, à remonter. Ils s'arrêtent
sur leur passage dans une chambre magmatique, point de convergence d'un
réseau de fractures le long desquelles s'est accomplie la progression.
C'est dans cette chambre magmatique que s'effectue la différenciation
secondaire du magma. Ce magma a progressé vers la surface et sa
température a diminué. Certains minéraux ont alors
commencé à cristalliser. les premiers à apparaître,
plus denses que le magma, ont tendance à se déposer au fond
de la chambre magmatique. Ainsi commence la différenciation qui
peut durer très longtemps, chaque étape étant marquée
par l'apparition d'un magma secondaire. Progressivement, une stratification
magmatique se met en place dans la chambre. A terme, il peut arriver que
l'ensemble du magma cristallise sur place. Mais, dans la plupart des cas,
se déclenche une éruption.
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|
Le
déclenchement des éruptions |
Quatre facteurs
semblent jouer un rôle particulièrement important dans le
déclenchement des éruptions :
-
- le contrôle tectonique,
-
- la différenciation
magmatique et le mélange des magmas,
-
- les éléments
volatils,
-
- la résistance à
la traction.
-
- Le contrôle tectonique
-
Si, dans les zones de distension,
il semble évident que le magma puisse remonter le long des failles,
en revanche, dans les zones de compression, les brusques variations de
déplacement des plaques induisent alternativement l'ouverture, puis
la fermeture de fractures par lesquelles s'insinue le magma.
-
-
- La différenciation
magmatique et le mélange des magmas
-
La stratification de la chambre
conduit à la séparation de différents magmas. Le mélange
de ceux-ci et/ou l'irruption d'un nouveau liquide dans la chambre engendre
un déséquilibre chimique et thermodynamique, initialement
de très courte durée, de l'ordre de la semaine.
-
-
- Les éléments
volatiles
-
Ils créent de fortes
surpressions, lors de la transformation liquide/vapeur. L'eau, principal
élément volatil, peut avoir trois origines : juvénile,
elle provient du manteau ou de la plaque plongeante et est alors injectée
dès la formation du magma ; météorique, elle s'infiltre
au sein de l'édifice volcanique, pouvant atteindre le magma à
grande profondeur ; superficielle, elle donne à l'éruption
un caractère souterrain.
-
-
- La résistance à
la traction
-
C'est la force opposée
par l'édifice volcanique à la poussée exercée
par le magma lors de sa remontée dans ce dernier.
-
La difficulté de prévision
des éruptions volcaniques résulte de l'action conjuguée
de plusieurs de ces facteurs.
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Les
différents mécanismes éruptifs |
Les produits émis
par les volcans permettent de distinguer deux grands types de dynamismes
éruptifs. Le premier est caractérisé par l'émission
de lave, tandis que dans le second, le magma se fragmente en trois phases
à la suite d'une explosion : liquide, solide et gazeuse. Selon la
forme d'éjection de ces éléments, on parle d'éruptions
de type retombée ou de type nuée ardente.
-
Les éruptions de lave
-
-
Le magma liquide déborde
du cratère et s'épanche sous l'effet de la gravité
en empruntant les vallées qui entaillent les flancs du cône.
La vitesse d'écoulement de la lave peut atteindre jusqu'à
75 km/h. Tout dépend de la fluidité de la lave, de sa composition,
de sa température ainsi que de la pente du volcan. Si la lave est
particulièrement visqueuse, elle peut former un dôme ou une
aiguille pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres de hauteur.
Dans certains cas, un lac de lave permanent peut se maintenir à
l'intérieur du cratère, soit qu'il continue à être
alimenté par la cheminée, soit qu'il résulte de l'accumulation
de coulées très fluides n'ayant pas réussi à
gagner les flancs externes du cratère
-
-
Les retombées
-
-
Certaines éruptions
explosives fragmentent le magma et propulsent les ejecta, c'est-à-dire
tout ce qui est rejeté par un volcan et qui n'est pas de la lave,
plus ou moins verticalement hors du cratère. Ces ejecta sont classés
suivant leur taille et, dans un ordre croissant, en cendres, lapilli, blocs
et bombes. La majorité de ceux-ci retombent alors en épousant
une trajectoire parabolique. Les particules les plus fines peuvent atteindre
une altitude suffisante pour être entraînées par les
courants aériens sur des distances considérables. Chaque
éruption est caractérisée par une catégorie
particulière d'ejecta. Ce sont ces produits qui, par leur accumulation,
forment progressivement les cônes volcaniques.
-
-
Les écoulements pyroclastiques
-
-
Ils correspondent à l'émission
brutale et dirigée d'une émulsion intime de liquide et de
gaz magmatique dans laquelle le gaz constitue la phase continue, transportant
des éléments solides en suspension. La nuée ardente
est l'une des manifestations les plus courantes de ce type d'éruption
; c'est aussi la plus meurtrière !
Ces différents types
de mécanismes éruptifs peuvent se succéder au cours
de l'histoire d'un volcan, les retombées donnant naissance au cône
alors qu'un écoulement pyroclastique peut se dérouler lors
d'un épisode éruptif postérieur.
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La
prévision des éruptions |
Sept risques volcanologiques
majeurs ont été définis :
-
- les coulées de lave,
-
- les retombées,
-
- les écoulements pyroclastiques,
-
- les gaz,
|
Risques
primaires directement liés à l'activité des volcans. |
-
- les lahars (ou torrents de
boue),
-
- les glissements de terrain,
-
- les raz de marée.
|
Risques
secondaires. |
Seule une parfaite connaissance
de l'activité de base d'un volcan autorise l'interprétation
d'une variation quelconque comme étant les prémices d'une
éruption.
Les principaux paramètres
mesurés de façon continue sont les suivants :
L'activité
sismique. |
Les
trémors, ébranlements sismiques très proches dans
le temps et de faible intensité, trahissent la remontée du
magma dans la cheminée. |
La
déformation des sols. |
Cette
même remontée de magma provoque une augmentation du volume
de l'édifice volcanique, certes très faible, mais quand même
mesurable. |
Les
variations magnétiques et gravimétriques. |
La
présence de magma à faible profondeur induit des variations
de contraintes des roches, qui modifient leur magnétisme naturel
ainsi que leur résistivité. |
La
température et le chimisme des fluides. |
Toute
modification de l'activité du volcan modifie les caractéristiques
physico-chimiques des gaz émis par le volcan ou bien des eaux percolant
à travers ce dernier. |
L'ensemble des données
recueillies peut être traité sur place si l'infrastructure
existe, ou bien être envoyé par satellite à des centres
de recherche éloignés, dans le cadre d'un vaste réseau
de surveillance.
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|
Les
grandes éruptions de l'histoire |
79
|
Le
Vésuve recouvre Pompéi d'une couche de cendres et
de scories, et Herculanum d'une coulée de boue faisant plusieurs
milliers de victimes. |
1783
|
L'éruption
fissurale du Laki, en Islande, provoque la mort de plus de 10000
personnes par les torrents de lave, mais aussi par ses projections de cendres
qui recouvrirent la région et tuèrent le bétail. |
1792
|
L'Unzendabe,
au Japon, ensevelit 10000 personnes sous des torrents de boue. |
1815
|
L'éruption
du Tambora, en Indonésie, historiquement la plus puissante
du siècle, fait 92000 victimes. |
1883
|
L'éruption
du volcan de l'île indonésienne de Krakatau provoque
la mort de 36000 personnes par le raz de marée qu'elle engendre. |
1902
|
La
ville de Saint Pierre, à La Martinique, est anéantie avec
ses 28000 habitants par une nuée ardente issue de la montagne
Pelée. |
1985
|
L'explosion
du Nevado del Ruiz, en Colombie, entraîne la fonte du glacier
sommital, engendrant des torrents de boue qui font plus de 20000 victimes
dans la ville d'Armero. |
1996
|
Le
Vatnajökull, en Islande, sans faire de victimes connues, isole
toute une partie de l'île. |
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L'image qui suit
est utilisée avec l'aimable permission du site américain
: Volcano World. En cliquant sur les triangles rouges, vous pourrez découvrir,
en langue anglaise, un texte sur l'éruption récente et une
photo.
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