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Dans
cette page sur les glaciers, vous trouverez les chapitres suivants :
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Qu'est-ce
que la glaciologie ? |
La glaciologie
est l'étude scientifique de la glace et des glaciers sous toutes
leurs formes :
-
- apparition, répartition,
croissance et décrue des glaciers ;
-
- régime d'alimentation
et de fusion, bilan énergétique ;
-
- mouvements de la glace et
effets sédimentologiques et géomorphologiques ;
-
- étude de la glace dans
les sols.
Les glaciers sont des masses
de glace formées par accumulation de la neige, d'étendue
variable et animées d'un lent mouvement qu'on trouve dans les
montagnes élevées et dans les régions polaires. Actuellement,
les glaciers couvrent environ 15 millions de km2, soit 11% des terres émergées.
Quand on songe aux conséquences d'une telle extension sur les océans,
les climats, la vie, on mesure tout l'intérêt scientifique
et pratique de la glaciologie.
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La glace est
l'état solide de l'eau quand la température est égale
ou inférieure à 0°C.
La glace sans impuretés
est transparente et incolore. Elle cristallise dans un système hexagonal,
comme le montrent les cristaux de neige en forme d'étoiles à
six branches. La densité de la glace est de 0.92, de sorte qu'elle
flotte sur l'eau liquide. Mais cette densité s'abaisse quand la
glace contient des bulles d'air. Contrairement aux autres solides, la glace
augmente de volume en se solidifiant, ce qui a d'importantes conséquences
sur la fragmentation des roches fissurées.
La glace existe sous plusieurs
formes dans la nature :
La
neige
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Lorsque
l'air est à une température voisine ou inférieure
à 0°C, la vapeur d'eau qu'il contient se condense sous forme
de cristaux agglomérés en flocons de neige. |
Le
verglas
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Lorsque
l'eau atmosphérique est en état de surfusion, elle se congèle
au contact des corps solides froids, qu'elle recouvre d'une mince couche
de verglas. |
Le
givre
|
Le
givre provient de la congélation des gouttelettes d'un brouillard
froid sur les végétaux et les aspérités du
sol. |
La
grêle
|
La grêle se forme
de même dans l'atmosphère par congélation brusque
de gouttes en surfusion,
ou autour de petits flocons de neige ou de grains de poussière.
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Au sol, l'eau libre se
congèle différemment selon qu'elle est douce ou salée.
La densité de l'eau
douce est maximale à la température de 4°C. Lorsque
les molécules d'eau proches de la surface atteignent 4°C,
elles s'enfoncent, créant ainsi un courant
de convection jusqu'à ce que toute la masse d'eau soit
à 4°C. A ce moment, si la température s'abaisse encore,
apparaissent des cristaux de glace en suspension, puis des glaçons
isolés qui se soudent en une masse unique. Selon son épaisseur,
la glace peut supporter de lourdes charges :
-
- 5 cm : un homme adulte,
-
- 15 cm : une voiture,
-
- 30 cm : un camion.
Si, comme c'est le cas en Sibérie
et dans le Canada du Nord, la fonte de la glace (débâcle)
se produit sur les fleuves plus tôt en amont qu'en aval, la glace
d'aval faisant barrage aux eaux d'amont peut provoquer d'immenses inondations.
L'eau de mer, salée,
gèle à une température inférieure à
celle du gel de l'eau douce : -2°C pour une salinité de 35 pour
mille. Formée d'eau salée, la banquise est la mer prise par
la glace sur une grande étendue, plus ou moins disloquée
et fragmentée (pack) en raison des courants et des marées.
Formés d'eau douce, les icebergs sont d'énormes blocs de
glace détachés des glaciers terrestres qui bordent les mers
polaires. Un neuvième environ de leur masse totale est émergée.
Ils fondent très lentement. Entraînés par les courants,
ils peuvent atteindre des latitudes relativement basses.
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Formation
et évolution des glaciers |
Si la température
reste inférieure à 0°C, la neige tombant sur le sol peut
s'accumuler suivant la configuration du terrain, notamment là où
elle reste à l'abri du vent. La neige fraîche contient beaucoup
d'air et sa densité est très faible. Mais, sous la pression
de sa propre masse, elle se tasse et se transforme en neige dure et granuleuse
(névé), puis en glace d'abord bulleuse (bulles d'air), d'un
blanc opaque, puis compact et d'une transparence bleutée. Ainsi
se forme un glacier.
Entre la paroi rocheuse et
le névé s'ouvre en général une profonde crevasse,
la rimaye. C'est que la masse du glacier est animée d'un lent mouvement
vers l'aval, dû à la pesanteur. Insensible à l'oeil
nu, la vitesse varie selon la pente, la saison et les différents
points du glacier. Elle peut atteindre de 50 à 800 m par an pour
les glaciers des Alpes, jusqu'à 20 km pour l'Alaska.
En raison de l'incompressibilité
de la glace, des crevasses s'ouvrent sur le glacier dès que la vitesse
s'accélère, dans une étroiture ou sur une rupture
de pente. Ces crevasses délimitent d'énormes blocs de glace,
les séracs, dont le déséquilibre provoque parfois
d'impressionnantes avalanches. La partie médiane et superficielle
de la langue glaciaire avance plus vite que ses bords et sa base, ralentis
par les frottements sur les parois du lit glaciaire. Cette différence
de vitesse explique la forme convexe de la langue et du front qui termine
le glacier en aval. Si l'alimentation en neige est insuffisante, le glacier
peut fondre en épaisseur, diminuer de longueur, s'ensevelir sous
les débris qu'il entraîne (glaciers "noirs", glaciers rocheux)
ou même revenir à l'état de névé, puis
disparaître. C'est ce que l'on observe aujourd'hui dans les Alpes,
où le chalet du Montenvers, qui était lors de sa construction
à peu près au niveau de la mer de Glace, est aujourd'hui
à 300 m au-dessus ! Ces reculs d'érosion, permettent d'étudier
la genèse du relief glaciaire qui affecte de nombreuses régions
jadis occupées par les glaces.
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Les
différents glaciers
-
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Dans
les régions polaires, et notamment en Antarctique et au Groenland,
les glaciers couvrent d'immenses territoires sous la forme de calottes
glaciaires (inlandsis), épaisses de 2000 à 4000m, qui descendent
jusqu'au niveau de la mer. |
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Dans
les montagnes des climats tempérés, les névés
ne se trouvent qu'entre 2700 et 3000m. |
-
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Dans
les montagnes tropicales, ils se situent entre 4000 et 5000m. |
Les glaciers de montagne
ne couvrent que 3% de la surface totale occupée par les glaces.
Ils comprennent des glaciers de cirque, logés dans les creux du
relief, des glaciers de plateau et des glaciers de vallée.
Dans les montagnes bien alimentées
en neige, les langues glaciaires s'avancent dans les vallées et
reçoivent, le cas échéant, des glaciers affluents.
Suivant leur alimentation, les glaciers sont plus ou moins longs. Ceux
de l'Himalaya peuvent atteindre une centaine de kilomètres, ceux
des Alpes, moins de 20. Ils se terminent au-dessous de la limite des neiges
permanentes, où la fusion et l'évaporation l'emportent sur
l'alimentation. En Alaska, ils débordent même la montagne
et se rejoignent pour former des glaciers de piémont.
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Les mouvements de
la glace, combinés avec la pression exercée sur le fond,
l'entraînement des débris et le travail des cours d'eau sous-glaciaires
sont à l'origine d'une famille de formes et de formations particulières,
qui constituent le modelé glaciaire.
L'eau infiltrée dans
les fissures des roches, en gelant, les fait éclater (gélifraction)
et prépare ainsi les matériaux qui seront emportés
par le glacier. L'action de l'érosion glaciaire est inégale
le long du lit, plus faible dans les zones de séracs que sous
les biefs plus massifs. Ainsi
se forme un chapelet d'ombilics
surcreusés, séparés par des seuils, ou verrous.
Transversalement, le lit
du glacier tend à prendre un profil en U. Si le glacier emplit
toute la vallée, celle-ci se transforme en vallée en auge.
Si le remplissage n'est que partiel, les versants en V de la vallée
préglaciaire se raccordent à l'auge par des épaulements,
et les vallées affluentes restent suspendues au-dessus de la
vallée principale.
Agent d'érosion, le
glacier est aussi un agent de transport des matériaux qu'il a arrachés
ou reçus en cours de route. L'accumulation des matériaux
forme les moraines. On distingue plusieurs type de moraines :
-
- les moraines latérales
: sur les flancs du glacier ;
-
- les moraines médianes
: formées au confluent de deux glaciers par la jonction de deux
moraines latérales ;
-
- les moraines de fond
: composées des débris entraînés par la glace
et par les torrents sous-glaciaires ;
-
- les moraines frontales
: en arc de cercle (vallums), accumulées à l'extrémité
inférieure du glacier.
En aval du vallum, les torrents
proglaciaires édifient, avec les matériaux des moraines,
des cônes ou des glacis fluvioglaciaires.
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Après le retrait
des glaciers, les vallées présentent une succession de lacs
(lac du Bourget, lac d'Annecy) ou de plaines de comblement (Grésivaudan)
correspondant aux ombilics,
et de gorges étroites creusées par les torrents sous et
postglaciaires à travers les verrous.
Les fjords
sont d'anciennes vallées glaciaires envahies par la mer. sous
les champs de glace (icefields), les effets de l'érosion sont
en général plus restreints : ils se bornent à un
relief moutonné, aux roches polies ou striées, formé
de collines arrondies et de cuvettes remplies par les eaux de fonte
(lacs de Scandinavie et du Canada).
En amont des moraines frontales,
il subsiste un paysage chaotique formé de lacs de surcreusement
ou de barrage (lac Léman, les grands lacs américains),
de lacs résiduels (culots de glace morte), de blocs
erratiques et de collines allongées, érodées
et polies (drumlins, abondants en Finlande), ou formées d'alluvions
fluviatiles sous-glaciaires (oesar, dont le singulier est os).
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La glaciation est
une période marquée par un large développement des
glaciers, qui couvrent alors d'immenses régions. On en connaît
plusieurs dans l'histoire de la Terre : au précambrien, au paléozoïque,
à la fin du tertiaire et au quartenaire. Celles du quarternaire
(Günz, Mindel, Riss, Würm, dans les Alpes) ont laissé
de nombreuses formes de relief et de vastes moraines encore visibles dans
le paysage.
Les glaciations sont séparées
les unes des autres par des périodes de réchauffement, dites
interglaciaires. Chaque glaciation commence par une phase d'expansion,
suivie d'un maximum, puis d'un retrait. Ce retrait comporte en général
des temps d'arrêt qui définissent des stades. Lors de leur
plus grande extension, les glaciers ont recouvert une grande partie de
l'Europe (jusqu'à Londres et, pour les Alpes, jusqu'à Lyon),
de l'Amérique du Nord, de l'Asie septentrionale et de l'extrémité
australe de l'Amérique du Sud, soit environ 55 millions de km2,
contre quelque 15 millions aujourd'hui !
Sur les côtes, les
périodes glaciaires sont marquées par des régressions
marines, et les périodes interglaciaires, par des transgressions.
Sur la Terre, chaque nouvelle
glaciation tend à effacer les traces de la précédente
; aussi les formes héritées des glaciations disparues datent-elles
le plus souvent de la dernière glaciation (dite Würm dans les
Alpes, Weichsel en Europe du Nord, Wisconsin en Amérique).
L'époque actuelle,
postérieure à la dernière glaciation, est dite postglaciaire,
ou holocène.
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