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Dans cette
page sur la tectonique des plaques, ou dérive des continents, vous
trouverez les chapitres suivants :
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Qu'est-ce
que la tectonique des plaques ? |
La tectonique
des plaques étudie l'évolution et la déformation
des plaques lithosphériques
constituant la surface de la Terre.
L'enveloppe superficielle du globe terrestre, ou lithosphère, est
formée de plaques relativement rigides, épaisses d'une centaine
de kilomètres et flottant sur l'asthénosphère,
relativement plastique. La lithosphère inclut la croûte continentale
ou océanique et la partie supérieure du manteau.
La limite inférieure
des plaques correspond à un changement de comportement mécanique
: la lithosphère se présente comme un ensemble rigide et
par conséquent fragile ; la température, augmentant avec
la profondeur, modifie ce comportement, qui devient de plus en plus ductile,
c'est-à-dire capable de fluer comme du fer chauffé à
blanc. Ce passage du domaine cassant au domaine ductile marque la limite
lithosphère-asthénosphère, qui se situe à 150-200
km sous les continents.
Ces plaques sont mobiles
les unes par rapport aux autres, et c'est le long des frontières
les séparant que les phénomènes tectoniques sont les
plus importants. Il existe trois types de limites :
- les zones d'expansion
océanique, dans lesquelles naît de la croûte océaniques,
- les zones de subduction,
dans lesquelles disparaît du matériel crustal,
- les zones transformantes,
le long desquelles coulissent des plaques ou des fragments de plaques
sans création ni résorption
de croûte.
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C'est au 17ème
siècle que des observateurs comme Francis
Bacon en 1620, ont été étonnés par
la ressemblance des tracés entre les côtes africaines
et les côtes sud-américaines.
Au 19ème, on découvrit
des similitudes géologiques entre ces deux continents. C'est
à la fin de ce siècle et au début du 20ème,
que l'on émit les premières hypothèses.
Mais il fallut attendre
1915 pour voir Alfred Wegener
popularisé l'idée d'un déplacement des continents.
Sa théorie était basée non seulement sur le parallélisme
presque parfait de la côte occidentale de l'Afrique et de la côte
orientale de l'Amérique du Sud, mais aussi sur la coïncidence
des contours géologiques de part et d'autre de l'Atlantique
sud et l'homologie des séquences de roches et des données
paléoclimatiques.
Mais les géophysiciens gelèrent cette théorie pour
la remplacer par des explications fixistes.
C'est dans les années
quarante que quelques géologues se sont peu à peu ralliés
à l'hypothèse d'un mouvement des continents. L'impulsion
décisive fut donnée en 1950, par les études sur
le paléomagnétisme
des fonds océaniques. Les idées évoluèrent
alors très vite. L'importance du développement des dorsales
océaniques fut perçue, puis on ébaucha la théorie
actuelle en se fondant sur l'action des courants mantelliques,
puis en développant l'interprétation des anomalies magnétiques
décelées dans les planchers océaniques. C'est ce
qui conduisit à l'idée d'une création continue
de fond océanique.
De plus, l'identité
des fossiles paléozoïques des continents actuels a confirmé
l'unicité des continents existant il y a 270 à 250 millions
d'années.
En fait, c'est vers -900
millions d'années qu'aurait débuté la tectonique
des plaques. A cette époque, les cratons
étaient assez solides pour porter des chaînes de montagnes.
Sur cette longue période, les géologues peuvent avancer
qu'un grand continent regroupait toutes les terres émergées
il y a plus de 570 millions d'années. Mais à peine formé,
ce super continent s'est désagrégé. Chaque craton
a bougé à la surface du globe pour aboutir à une
nouvelle unification, il y a donc environ 270 millions d'années
: la Pangée.
La
Pangée, était entouré d'un vaste océan :
la Panthalassa. C'est en se collant à la plaque eurasienne que
l'Angara (ou plaque sibérienne) a donné naissance à
la chaîne de l'Oural.
Toute l'ère Paléozoïque
(-540 à -245 millions d'années) est marquée par une
alternance de glaciations et de réchauffements. A l'Ordovicien supérieur,
le Sahara était recouvert de glace. Au carbonifère,
l'Europe était équatoriale et envahie d'arbres tropicaux
de 30 mètres de haut.
Entre
le Gondwana (agglomérat de l'Afrique, l'Amérique du sud,
l'Antarctique, l'Inde et l'Australie) et la Sibérie, se trouvait
un océan baptisé Thétys. Le développement
de cette mer, va alors scinder ce super continent en deux masses préfigurant
la répartition Nord-Sud des continents actuels.
L'Atlantique s'est ouvert
et les plaques ont cheminé à nouveau sur le globe.
Les
Amériques se séparent de l'Europe et de l'Afrique. La
dérive s'organise suivant deux directions : vers l'équateur
et vers l'ouest.
Ces mouvements provoquent
d'abord le détachement de l'Antarctique et de l'Australie, puis
celui de Madagascar et de l'Inde qui entame seule sa remontée vers
l'Asie à travers le futur océan Indien pendant que l'Australie
s'écarte vers le Pacifique.
L'ère
secondaire, plus chaude que la précédente, voit s'élever
les Rocheuses et les Andes, par subduction
de la plaque pacifique sous la plaque américaine.
Le
déplacement de l'Amérique étant plus rapide que
celui de l'Eurasie et de l'Afrique, l'Atlantique va se former, puis
s'élargir.
Pendant le tertiaire (-65
à -2 millions d'années) et le quaternaire (jusqu'à
nos jours), les continents ont progressivement adopté leur disposition
actuelle.
Il y a environ 5 millions
d'années, la rencontre de l'Afrique et de l'Europe a fermé
l'embouchure de la Méditerranée qui se vidait, rendant
le climat très aride.
Peu
de temps après, les déplacements de plaques ont ouvert
le détroit de Gibraltar qui, tel une gigantesque cataracte,
a permis à l'eau de l'océan Atlantique de se déverser
dans la mer Méditerranée pour la remplir de nouveau.
Aujourd'hui,
les mouvements se poursuivent, si bien que dans quelques millions
d'années, la Terre n'aura plus le même visage : l'Afrique
aura plongé sous l'Europe, l'Inde sous le continent asiatique
et la Californie sera devenue une île !
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Les
zones d'expansion ou d'accrétion océanique |
Ces zones constituent
des reliefs sous-marins, ou dorsales, parcourant le fond des océans.
La crête de certaines dorsales peut être effondrée
en un fossé linéaire (ou rift médian). Tel est le
cas de la dorsale médio-atlantique qui partage tout l'océan
Atlantique du nord au sud. Ces zones, longues de 60 000 km, sont
le siège d'une importante anomalie thermique positive liée
à une remontée de l'asthénosphère, probablement
due à l'effet de courants
de convection affectant le manteau.
Les mouvements asthénosphériques
divergent à partir de la dorsale en écartant les deux plaques
lithosphériques voisines. L'écartement de celles-ci est compensé
par d'importants apports volcaniques de basalte qui se solidifie en forme
de coussins. Une dorsale océanique apparaît donc comme la
zone où naît la croûte océanique. En se refroidissant,
les laves fixent l'orientation du champ magnétique du moment. En
étudiant le champ ainsi fossilisé, les géomagnéticiens
ont remarqué que le champ magnétique terrestre avait subi
des inversions périodiques.
Ces inversions figées
dans les basaltes émis par la dorsale permettent de mettre en
évidence la symétrie des émissions volcaniques,
le fond océanique le plus âgé étant le plus
éloigné de la dorsale. La datation des inversions, ou
anomalies magnétique, a montré que les fonds océaniques
les plus âgés avaient été formés lors
du jurassique. En s'éloignant
de la dorsale, la croûte océanique s'éloigne en
même temps de l'anomalie thermique positive qui lui est liée.
Elle se refroidit, devient donc plus dense et s'enfonce dans l'asthénosphère.
C'est ainsi que les fonds océaniques les plus bas ne se situent
pas, comme on pourrait le croire, au centre de l'océan, mais
de part et d'autre de l'axe de celui-ci.
La vitesse d'expansion
des fonds océaniques varie de 1 à 2 cm par an pour les
dorsales lentes, et atteint jusqu'à 10 cm et plus pour les dorsales
rapides. Les dorsales lentes, telle la dorsale médio-atlantique,
présentent dans leur partie médiane, un rift, fossé
profond de 2 000 m et large de 20 à 30 km, alors que les dorsales
rapides, comme la dorsale Est-Pacifique, en sont dépourvues et ne
présentent qu'un relief modéré. les chambres magmatiques
n'y sont qu'à quelques kilomètres de profondeur.
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Les
zones de subduction ou marges actives |
Si l'on admet que
le volume de la Terre reste constant, il est nécessaire que disparaisse
une quantité de croûte équivalant à celle qui
a été engendrée par les dorsales. Cette disparition
se réalise dans les zones de subduction, qui constituent le deuxième
type de limite de plaques. Le phénomène prend naissance,
en général, le long d'une bordure continentale : la plaque
océanique plonge alors sous la plaque continentale, moins dense.
La surface de contact entre les deux plaques, le plan de subduction,
est le siège de séismes nombreux et importants, notamment
au japon.
La ligne d'émergence
du plan de subduction correspond à une fosse océanique profonde.
Son inclinaison, donnée par la localisation des foyers sismiques
engendrés par son fonctionnement, est de l'ordre de 20 à
45°. Sur la bordure de la plaque chevauchante, s'accumulent des écailles
tectoniques constituées par les sédiments qui sont refoulés.
Cet empilement constitue le prisme d'accrétion tectonique. La plaque
chevauchante peut être une plaque continentale ou, parfois, une autre
plaque océanique. On y observe alors un archipel d'îles volcaniques
séparé du continent par un bassin marginal (Japon, Antilles).
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Les
failles transformantes |
Ce sont des failles
qui traversent les dorsales en les décalant. Le décalage
apparent ne correspond pas aux mouvements relatifs de la matière,
de part et d'autre de la faille. Le déplacement est lié uniquement
à l'expansion issue de la dorsale. Entre les deux parties de la
dorsale, le mouvement relatif est inverse au décalage apparent des
dorsales. Au-delà de celles-ci, si le taux d'expansion est identique
pour les deux tronçons de dorsale, il n'y a plus de déplacement
relatif.
Les failles transformantes
peuvent être le siège de séismes. Espacées d'une
cinquantaine de kilomètres le long de la dorsale médio-atlantique,
elles sont moins fréquentes le long de la dorsale Est-Pacifique.
En revanche, cette dernière est interrompue par des zones de recouvrement
: deux fragments de dorsales contigus sont décalés et prolongés
par des segments effilés et recourbés vers l'autre fragment
de dorsale. Ce phénomène pourrait être la conséquence
d'une remontée de matériau fondu
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L'obduction est
le chevauchement de la croûte continentale par de la croûte
océanique. Elle peut être la conséquence d'une
évolution particulière : transformation d'une dorsale océanique
en zone de convergence (subduction), résorption du domaine océanique,
l'affrontement du continent et de la zone de subduction provoquant l'expulsion
du fond océanique sur le continent (c'est le cas de la Nouvelle-Calédonie).
Ce phénomène
a suscité un grand intérêt chez les géologues.
En effet, c'est le seul lieu où il est donné d'observer en
trois dimensions, un fragment de croûte océanique. Les roches
caractéristiques de la croûte océanique obductée
sont les ophiolites (ensemble de roches allant des basaltes et gabbros
aux péridotites), dont le plus bel exemple se trouve dans le Sultanat
d'Oman où ces roches couvrent une étendue longue de 500 km
et large de 100 km. Leur étude a apporté des informations
fondamentales sur la nature des déformations des roches mantelliques,
sur le déplacement de la matière dans la partie supérieure
de l'asthénosphère et sur la formation des diapirs magmatiques*.
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Naissance
et mort d'un océan |
La théorie
de la tectonique des plaques permet la reconstitution de l'histoire de
tous les océans, de leur naissance jusqu'à leur disparition.
La naissance a lieu dans une zone en distension où se forme un
fossé étroit (ou rift), marquant le centre d'un bombement
dû au flux géothermique important. Le rifting est accompagné
d'un volcanisme basaltique. L'exemple vivant actuel est celui du rift
Est-africain, au cœur duquel se sont formés de grands lacs.
Le fossé s'élargissant et s'approfondissant est envahi par
la mer. C'est le stade océan étroit caractérisé
par des dépôts noirs, riches en matière organique préservée
par la faible oxygénation du milieu (exemple actuel : la mer Rouge).
Le rift central devient alors une dorsale médio-océanique,
dont l'activité agrandit sans cesse la taille de l'océan.
Lorsqu'il y a désolidarisation de la croûte continentale et
de la croûte océanique, cette dernière s'enfonce sous
le continent, donnant naissance à une zone de subduction dont l'activité
va résorber la croûte océanique. Si la résorption
est plus rapide que l'accrétion, la surface océanique
va diminuer peu à peu, les continents vont se rapprocher, puis
entrer en collision, scellant ainsi la mort de l'océan et
donnant naissance à une chaîne de montagnes. Ce fut le
cas pour l'Himalaya, né de la collision du continent indien avec
le continent asiatique et qui scellât le destin de la Téthys
(nom de l'océan qui se trouvait là à cet époque
lointaine). Il en va de même pour la chaîne alpine.
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